Jim...

(Wéééé ! Une qui connait Oliver Twist !)

Jim se retourna vers Zabeth, puis actionna une des machines, à l'aide d'une manivelle.
"Il est pas comme Fagin, le M'sieur. C'est un honnête homme. Matt Sambre, qu'y s'appelle. Le frère de Gary Sambre, ç'ui qu'a été exécuté."
Jim monta sur une énorme roue, et remonta un engrenage. Il sauta près de Zabeth et dit finalement, deux vis entre les dents :
"Tu connais Nancy ? Nancy Blackwings. Tu devrais bien t'endendre avec elle. Mais là, elle est en train de présenter l'Académie à une nouvelle. Elle devrait arriver bientôt."
Jim vit Zabeth qui regardait les machines avec un regard interrogateur.
"C'est les machines à M'sieur. C'est pour que l'usine s'écroule pas. On répare ses machines, et en échange, il nous donne un toît et quequ'chose à nous mettre sous la dent."

Pour que l'usine s'écroule pas?
Hébé dis donc, c'est pas rassurant, ça...songea Zabeth.
Elle attendait Nancy avec impatience.
"Qu'est-ce qu'on fait en attendant?" demanda Zabeth.
Elle farfouilla dans la grande poche de sa robe vert vif rapiécée de morceaux de nippes de couleurs indéfinies et en sorti un paquet de cigarettes défoncé accompagné d'un briquet rouillé. Elle s'alluma une cigarettes en toussotant sans en proposer une à Jim.
C'était une mauvaise habitude qu'elle avait since a long time et elle ne s'en débarasserait pas de sitôt...

(Hors histoire: Je suis une groupie de Charles Dickens...Quel dommage, la fin d'Oliver Twist, elle est beaucoup trop morale, j'aurai préféré qu'il reste dans la rue, moi...Et POURQUOI as-t'on fichu en taule le Renard? J'adorais ce perso...Vive Dickens, en tout cas!)

Hors RPG : Je n'ai jamais lu dickens - honte à moi - mais je suis d'accord pour la fin d'oliver twist ! C'est bête qu'il soit plus dans la rue ! Par contre, j'ai vu le film, il est très bien adapté ^^)

Jim regarda Zabeth qui toussait. Il haussa les sourcils, ce qui était fréquent chez lui, puis ouvrit une trappe dans le sol.
"Apparement, Nan' prend son temps... T'inquiète, l'usine est solide, mais bon..."
Jim enfila deux gros gants en cuir, et ferma une petite vanne qui fuyait.

Zabeth eut un grand sourire en voyant la dégaine de Nancy. Zabeth aimait les gamines grande gueule et insolentes pour la simple et bonne raison qu'elle en était une. Et cette Nancy avait tout l'air d'en être une aussi.
"J'm'appelle Elizabeth Dawkins! Appelle-moi Zabeth. dit-elle en se découvrant. J'ai douze ans. Toi, c'est Nancy Blackwings, c'est ça? Jim m'a parlé de toi."
Elizabeth se recoiffa de son chapeau, en l'enfonçant bien. Elle ne pouvait pas le perdre. Ensuite, elle se tourna vers Jim.
"Jim, je te préviens, en acceptant de me laisser pioncer ici, tu accueilles une voleuse. Je sais pas gagner ma vie honnêtement, comme un bon bourge. Toi, tu sais réparer les machines, tu sais bricoler. Moi je sais rien. Je sais même pas écrire mon nom. Je sais juste un peu compter, pour pouvoir revendre les machins que je chourave. Je sais faire que ça, je sais que voler. Enfin, je suis forte avec le couteau, aussi, et la carabine, parce que quand j'étais une rase-motte, je tirais avec celle que mon père avait laissée à la piaule. T'es prévenu, je suis pas honnête."
Elizabeth lança a Nancy un regard laiteux, gris et pénétrant.
"Et toi, Nançy, t'es dans la profession? Tu voles?"
Elle espérait que oui.

Nancy fit un grand sourire.
"Tu pourras nous être utile ! Jim, il est pas très discret et moi, j'me fais toujours choper... Mais mon truc, c'est la peinture. Je vends mes tableaux. Mais j'aime bien voler aussi. Au fait, appelle-moi Nan'. Nancy, ça fait trop aristo."
Nancy partit en direction d'une autre salle de l'Usine. Elle s'adressa à Jim :
"J'vais réveiller M'sieur !"
"Okay, l'amoche pas trop quand même..."
Nancy était déjà partie.

Zabeth resta plantée là à danser d'un pied sur l'autre. La nuit tombait.
"Je vais essayer quelque chose "dit-elle à Jim.
Sans attendre que le garçon répondre quoi que ce fut, elle enchaîna:
"Il y a une belle maison, que j'ai remarqué y'a pas très longtemps. Je vais aller lui rendre une petite visite. Je crois que je vais y trouver des machins biens. Mais d'abord, il faut que je me lave un peu, parce qu'il va falloir que j'aille dans les quartiers riches. Je reviendrai le plus tôt possible. Je l'ai déjà repérée, cette baraque, normalement, c'est pas gardé. Enfin, si ça l'est, je suis équipée..."
Zabeth déplia un couteau à cran d'arrêt et le coinça entre ses dents, laissant au passage tomber sa cigarette déjà bien entamée. Elle refit ses lacets, frotta un peu ses chaussures du bout des doigts, épousseta sa robe et aplatit ses cheveux. Elle frotta son visage avec un morceau de loque tiré de sa grande poche verte, puis, se jugeant présentable, y ré-enfourna celui-ci.
"Cela fait longtemps que j'ai pas cambriolé."
C'était vrai. Elle avait pas cambriolé depuis la mort de Jack. C'était une occasion de se refaire la main. Elle comptait bien ramener quelque chose. Il fallait qu'elle se rende digne de Jack. Il fallait que Jack soit fière d'elle là où il était, au fond de la Tamise, aux milieux de corps comme lui, avec l'eau vaseuse entrant et sortant par sa bouche entrouverte en un sourire éternel!
"Bye bye! dit Zabeth en riant à Jim. J'espère que je vais revenir, avec un peu de chance, j'ai pas trop perdu la main!"
Et Zabeth s'enfuit au dehors, la lame du couteau scintillant entre ses dents jaunies.